Opération : Restauration et restructuration d’une chapelle du XIIIe siècle – Création d’un pôle multimédia comprenant une salle modulable avec régie et traduction simultanée –
Trois salles de conférences – Salon de réception et locaux techniques. | Procédure – Mission : Concours sur esquisse | Coût des travaux : 1,37 M € HT | Surface : 1000 m2 (S.U.) |

Équipe d’Ingénierie : Architecte mandataire : ILOT architecture | BET Structures : BETMI | BET Fluides : INGEROP | Économiste :Y. LEVADOUX | BET Acoustique : SALTO INGENIERIE
Maître d’Ouvrage : Conseil Départemental du Puy-de-Dôme – 24 rue Saint-Esprit – 63000 CLERMONT-FERRAND


Edifiée à la fin du XIIIe siècle, la chapelle des cordeliers fut déclarée bien national sous la Révolution et acquise par l’administration départementale qui y installa ses archives dès 1806.

A l’époque, la création de huit niveaux d’entresols, qui défigurèrent totalement l’espace de l’ancienne église, provoqua en outre la chute d’une partie des voûtes et colonnades.

Après le transfert des archives départementales dans les quartiers nord de la ville, le conseil Départemental du Puy-de-Dôme décida, en 1993, d’aménager ce joyau de l’architecture ancienne du centre clermontois en salle multimédia de 150 places, complétées de salles de réunion. La gageure était de restituer son volume et son aspect d’origine au bâtiment, coiffé au XIXe d’une charpente métallique. Il fut donc procédé à une démolition  » homéopathique « , suivant un phasage extrêmement minutieux pour parer à tout risque d’écroulement. Le garage en sous-sol fut ramené à une hauteur de plafond minimale, par la mise à bas de voûte du XIXe, afin de retrouver le niveau du sol ancien. Les colonnades et les voûtes manquantes furent recréées en pierre et béton. L’espace originel ainsi retrouvé, haut d’une quinzaine de mètres, fut alors divisé en deux volumes : le chœur et les trois premières travées de la nef constituent la salle multimédia, les trois salles de réunion étant superposées dans les deux dernières travées. Le mur érigé entre ces deux volumes est traité en double épaisseur, intégrant l’essentiel des équipements techniques, y compris les gradins amovibles : une fois repliés dans la cloison, ils libèrent un plateau de 200 m2 ouvert aux expositions les plus variées, de plain-pied avec la cour intérieure de l’hôtel du Département. La « peau » de la cloison, en bois perforé, est un élément fort du traitement acoustique de la salle, destinée en priorité aux conférences (avec traduction simultanée) mais aussi à la musique de chambre, à des projections sur grand écran…

La réverbération phonique est encore réduite par le doublage mural en placoplâtre perforé. L’isolation thermique est complétée par le doublage des vitraux anciens, remis à neuf par un maître verrier et dotés d’un deuxième vitrage démontable, fabriqué sur mesure. Sur mesure encore, les stores déroulants se glissent, en haut de chaque vitrail, dans une « fente de tirelire » de 30 cm. Les enrouleurs, comme toute la câblerie, sont bien sûr dissimulés dans l' »habillage » de la chapelle, revenue au plus près de sa configuration du XIIIe siècle. Dans la même démarche de restauration fidèle, les traces de peintures anciennes retrouvées pendant les travaux ont été soigneusement préservées, pour recomposer à l’identique la palette des ornementations des voûtes. Sept siècles après sa construction, la chapelle des Cordeliers retrouve une nouvelle vie dans la mise en harmonie de son visage d’origine avec les plus récentes technologies de communication.